MY PERSONNALITY

« encore les mêmes larmes
et moi je me surprends à les faire tomber sur la cigarette qui diffuse
je passe mon temps à pleurer n'importe quand
pleurer dans mon lit, pleurer sur ​​les chiottes, pleurer sous la douche
mais surtout pas devant les autres, non, ce serait être salaud
y'a que les écrivains qui savent rendre ça beau »

les cauchemars.
amoureux de l'aube parce qu'elle chasse la nuit. vieille amante étoilée qui l'attrape entre ses griffes, il l'a fixe des heures durant en attendant les premières lueurs du jour. les images grotesques qu'elle renferme s'immiscent dans son esprit étroit, elles secouent son corps ruisselant dans les draps brûlants. la cacophonie de ses souvenirs s'éclate en ses tympans, le lourd bruit du frein et de la carrosserie s'entrechoquant contre le sol enneigé. la nuit coquine rit au nez du gamin, tape dans la main de morphée d'un air triomphant.

le délire.
il tourne en rond pendant des heures sans jamais être fatigué. les doigts voraces emmêlés dans ses cheveux qu'il tire fort, fort, fort, jusqu'à ressentir un semblant de douleur, en vain. les yeux sont vitreux et embués de larmes inexpliquées, l'estomac prit de spasmes à chaque fois qu'il déglutit, les pulpes mordues jusqu'au sang. gosse taré, enfant traumatisé. sur la table de nuit repose un sachet de pilules roses à moitié entamé.

le refoulement
il se surprenait parfois à observer les hommes dans la rue, les yeux vaguant sans le vouloir sur leurs dures courbes masculines alors que la honte diaprait ses pommettes de rose. les femmes (jeunes filles) qu'il baisait sans douceur ne laissaient rien d'autre qu'un sentiment de vide, une frustration grandissante qui l'a poussé à s'inscrire sur un site de rencontres homosexuelles. sa plus belle erreur.

la nocivité
un sourire en coin alors que la pilule du bonheur repose sur sa paume ouverte, tendue devant le nez de sa victime comme un joyau précieux. elle scintille, la pilule, comme ses yeux à lui, comme ses yeux à elle, la naïve. "essaye ça tu vas kiffer, t'en oublieras tous tes problèmes, j'te l'promets." quelques mots pour convaincre la gamine probablement mineure d'engloutir le pire des vices, crée par ce déchet d'hiroki. il se noie et tire les autres par le pied pour les emmener avec lui.

une ambition nouvelle
hiroki le simplet, stupide, bon à rien. sans avenir, destiné à croupir au fond d'une vieille rue malfamée. c'était ce qu'on braillait il y a peu. les cauchemars, les délires, les refoulements, la nocivité...tous chassés un par un par la boule de rage qui grandit dans son estomac. coincé entre quatre murs blancs des mois durant, la folie du garçon s'est évaporée, remplacée par la rage de vivre qui recourbe ses pommettes en un sourire céleste. et alors que les monstres tapent sur ses tempes pour réintégrer son esprit, il les chasse en fermant les yeux et comptant jusqu'à quinze.