for love and justice, the pretty sailor suited soldier Sailor Moon ! in the name of the moon I will punish you !
SILENCE
elle vous demande si la terre est l'enfer, et que si c'est le cas, la mort serait-elle en réalité la vie.
Sam 22 Oct - 22:40
driftin' too far from shore
Jour 4. Passée l’épreuve de la pesée, enregistrées ses mensurations, planifiée sa journée, Miuna pouvait enfin sortir de sa chambre à peine éclairée. Elle portait des pulls trop larges. Elle avait des cernes qui creusaient en-dessous de ses yeux noirs d’immenses fosses où les cauchemars nocturnes se reposaient. Ses joues creusées, ses lèvres mauves, sa peau froide, elle les trimballait tout en tirant sur les manches de son haut, dans ce couloir. Les gens étaient ombres. Ils l’effleuraient, elle sursautait. Et son regard farouche, et ses doigts dans les cheveux, et sa silhouette trop menue ; Miuna n’était qu’une silhouette dans ce tourbillon de corps perdus. Comme une âme égarée de plus dont la société n’veut plus. Mais dont elle n’ose pas se débarrasser. Elle pleurerait si ses larmes ne puisaient pas une source asséchée. Puis dans le coin du couloir, comme une étincelle furtive, arrivée puis disparue. Était-il là depuis le début ? Venait-il d’être interné ? Pourquoi était-il là ? « Hiroki » elle murmura en espérant que le souffle irait jusqu’au garçon. Et si elle l’avait rêvé ? Si en face de lui personne ne se tenait. On rajouterait quoi à son dossier de patient ? On rajouterait combien de temps à son internement ? « Je suis Miuna. »
bunkyo, minato...des allés retours chez lui et chez isa.
emploi/études :
apprenti pompier, rêve de gosse.
Dim 23 Oct - 0:16
miuna + h i r o k i
then fall apart in parts
« Qu’est – ce qu’on peut faire pour toi ? » la mâchoire se resserre et les mots y restent bloqués. Triste épave, Hiroki sur ce fauteuil en cuir secoue nerveusement les jambes et enfonce ses ongles dans son genou. « Qu’est-ce qu’on peut faire pour toi» il se répète. L’homme aux lunettes rondes qui masquent les rides aux coins des yeux. On n’entend plus que le tic-tac insolent de l’aiguille et les frottements du cuir contre la jambe d’Hiroki. Une heure baignée dans le silence, de questions sans réponses de soupirs nonchalants, la mine du crayon à papier s’écrase sur une feuille du dossier rose. Ce dossier vide de mots mais lourds de sentiments, sur lequel on peut y lire en majuscules « SENA HIROKI » « Hiroki. » Ses chaussons traînent sur le sol ciré et les murs blancs l’aveuglent. Pourtant il la reconnaît ; il l’a déjà vu. Trois fois. Et il l’a regardé, yeux hébétés devant le fantôme qu’elle est devenue. Miuna, la gamine qu’il a porté un froid soir d’hiver, la poupée qu’il s’est juré de protéger. Il l’a regardé, sans jamais l’approcher. Et lorsqu’elle fait ce pas, Hiroki recule inconsciemment, parce qu’Hiroki a peur de la briser plus qu’elle ne l’est. Avec ses mots, avec ses gestes, ses regards. Il ne sait pas comment se comporter avec elle – il n’a jamais su. Alors il s’incline faiblement, la gorge serrée et les pensées embrouillées. « Miuna… C’est vraiment toi… ? » il voudrait lui poser toute les questions qui rongent son esprit depuis des jours. Qu’est-ce que tu fais là ? Pourquoi ? Est-ce que tu me reconnais ? Est-ce que ça va ? Est-ce que ça va ? « Je…Je ne pensais pas te retrouver ici… »
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SILENCE
elle vous demande si la terre est l'enfer, et que si c'est le cas, la mort serait-elle en réalité la vie.
Dim 23 Oct - 18:28
Sa main droite sur l’épaule gauche, elle peinait à se pencher pour saluer son ami. Rien n’était clair et ses yeux parcouraient Hiroki à la recherche de réponses aux questions qu’elle ne saurait formuler. En effet, il était là, et son âme hurlait à travers ce couloir qui la séparait de son corps débris ; pourquoi ? Et comment ? Et depuis quand ? Ses lèvres s’étirèrent maladroitement, incapable de sourire, trop fines et sèches pour exprimer quoi que ce soit de beau. « Je … » elle susurra, tentative de phraser, avant de troquer ses mots contre un douloureux haussement d’épaules. « Je n’aime pas beaucoup cet endroit. » finit-elle par dire en laissant un doute sur ce dont elle parlait réellement. Son corps. L’hôpital. Le monde entier. « Il y fait froid. J’avais rêvé quelque chose de plus chaleureux, moins sombre. » Ses yeux rivés sur le sol, elle faisait tourner le bracelet autour de son bras trop menu. Une larme fissura avec peine son visage pâle, elle l’essuya rapidement et releva la tête. Elle resta muette, assez longtemps, fixant Hiroki tout en étant incapable de modeler les mots avec ses lèvres. Comment expliquer qu’elle avait commis la folie de vouloir mourir, qu’en voyant que se priver de nourriture ne suffisait plus, il lui fallait disparaître, rapidement. Et lorsqu’on a retrouvé son corps encore soupirant, on a dissimulé, on a déposé la carcasse dans cet hôpital. La gamine déploya ses bras avec peine et enlaça maladroitement. Elle sécha quelques larmes, brûlante sur sa peau glaciale. Trente-deux degrés de température corporelle. Le choc thermique la bouleversa de telle manière qu’il avait arraché ces larmes trop longtemps gardées. « Pourquoi t’es là … »