Les draps humides, retournés, déchirés par les terreurs nocturnes, et une odeur de soufre qui se dégage comme si les démons s’étaient emparés du bien précieux. Il n’en est rien. La rosée songe à ses multiples réveils ne la rapprochant que du sommeil. Ce sommeil qui se veut léger, et qui, sournoisement, vous plonge dans des abysses plus profonds. Il était doux, il était délicat le sommeil, du temps où la tendresse des cerisiers berçait l’enfance. Lorsque, au son frénétique des tambours, les enfants marchaient, jouaient, dansaient,  s'exaltaient dans leur kimono trop large. L’enfance est belle, l’enfance est mignarde, loin des ondes cabossées.
Il est un temps où l’enfance s’efface, et l’avalanche s’empare des biens précieux, les décombres hurlent à la reconstruction, mais ils ne seront qu’abandonnés, et les crocs féroces de l’oubli finiront par les détruire bien plus encore. C’est la faute du Papa, lui qui, dans un élan d’égoïsme peut tout saccager pour tout reconstruire ailleurs, des reconstructions factices n’étant rien d’autre qu’une caricature de la précédente. Sa faute, à lui, le prisonnier du travail, celui qui a le patron sur les épaules, celui qui courbe l’échine, celui qui, à la façon d’un sadomasochiste en demande toujours plus. Il est bien beau le Papa, trop occupé dans les papiers pour lever le nez et voir que sa propre fille est prisonnière de son avarice. Faut pas lui en vouloir au papa, il ne sait pas, il est ignorant, trop aveugle. Les années ont traîné, tout a changé, l’enseigne Masaaki s’est dévoilée, offrant délice et saveur, offrant exploitation et captivité. La maman fière, prisonnière de l’envie, à qui depuis longtemps, on a subtilisé le bien précieux. Est-elle immonde celle qui a perdu l’espoir pour le prier 20 ans plus tard ? Est-il immonde celui qui veille ?
Est-elle immonde celle qui est perdue dans l'imaginaire ?