tu veux pas sourire pour une fois ? tu fais toujours la gueule sauf lorsqu’il s’agit de détruire les autres. dans ces moments là, et ce sont bien les seuls, tu jubiles. tu te sens princesse plus que tout mais t’es même pas foutue de voir que ton trône est en glaise et qu’il menace chaque jour un peu plus de s’écrouler. toi tu vois que ton petit monde, ta réalité alternative de gamine qui se prend pour la dirigeante de la terre, ton fragile bonheur quand les autres pleurent. plus qu’un poison t’es une vraie abomination. de toute façon t’as jamais vraiment eu le sens des priorités. tu préfères de loin les bijoux clinquants, les faux-semblants, la manipulation adroite. c’est vrai qu’on peut pas t’enlever ça, t’es très douée dans le paraître. mais est-ce qu’au moins il y a de vraies émotions dans cet immense bordel ? est-ce que parfois il arrive à ton cœur de s’emballer pour autre chose que tes uniques intérêts ? t’as l’impression que tout te réussit mais tu fais pitié. c’est un château de cartes que tu es parvenue à gouverner. tu te crois bien à l’abri tant que tu t’isoles de tous les sentiments. mais attends voir que ça te rattrape. et ne doute pas qu’un jour ça arrivera. t’es comme ces belles maisons aux fondations pourries. ou la plus jolie des poupées de porcelaine maudites.