Wei Wei c’est sa jumelle maléfique. Ou plutôt l’adolescente attardée qui sommeille en elle. Celle qui aime boire, dire des conneries plus grosse qu’elle, qui a mal vécu la grossesse parce que no alcool no tabac, qui invente des excuses pour que ce soit toujours Hiro qui fasse la cuisine (et aussi parce que clairement c’est pas son truc tout ce qui se ressemble de près ou de loin à une tâche ménagère), qui jure souvent – surtout en chinois, qui vit sa vie un peu trop égoïstement, qui fou des vents à Hiro juste pour le plaisir (il détient le record du nombre de demande en mariage à la même personne), qui a pleuré comme une gamine (avec des vieux sanglots et limite de la morve) à son mariage, qui adule le girl power et toutes ces chanteuses trop cool trop sexy trop fortes (Destiny’s child, Spice Girls, Beyoncé etc sont ces idoles depuis l’adolescence), qui était flippée à l’idée d’avoir un enfant, qui vie pour son dressing, qui écumait les soirées ultra trendy pendant ses années mannequins (et prenait un joli cocktail de drogues).

Li Wei c’est la partie émergente de l’iceberg. C’est elle qui a monté (toute seule comme une grande) la marque ワナビー ou "Wanabī" (référence à peine cachée aux Spice Girls), qui passe son temps au travail parce que c’est sa passion son bébé, qui fume trop surtout depuis sa fausse couche, qui fait encore la couverture des magazines de temps en temps parce que même à presque 30 ans elle est toujours dans le game, qui a une besoin maladif de tout contrôler et ne supporte pas de dépendre de quelqu’un, qui a pris ses clics ainsi que ses clacs sans se retourner et quitté son pays une fois le lycée finit, qui tient à son indépendance presque autant qu’à sa marque, qui a peur des espaces confinés.